Après avoir été hué à Malmö, le superviseur exécutif de l’Eurovision, Martin Österdahl, aborde les questions de démocratie, de protestations et de la participation d’Israël dans une interview révélatrice.
Photo: Sören Vilks
Le Concours Eurovision de la Chanson 2024, qui s’est tenu à Malmö, en Suède, a été l’un des plus discutés et des plus complexes en termes de gestion des critiques et des sentiments politiques en arrière-plan. Parmi les événements qui ont suscité un intérêt accru figuraient la guerre à Gaza, qui a provoqué des manifestations tumultueuses à l’extérieur du lieu du concours, et les huées reçues par le superviseur exécutif de l’Eurovision, Martin Österdahl, lorsqu’il a annoncé que les résultats finaux des votes avaient été vérifiés et approuvés. “C’est ainsi que cela devrait être dans une démocratie”, a déclaré Österdahl dans une interview accordée à l’émission matinale suédoise SVT Morgonstudion, soulignant l’importance de la liberté d’expression dans un tel événement international.
Des décisions difficiles en période de crise politique
Österdahl, le superviseur exécutif de l’Eurovision, a fait face à diverses critiques de la part de différents publics cette année, notamment concernant la participation d’Israël malgré la situation sécuritaire tendue. “Ce n’est pas facile d’entendre des huées directement du public”, admet Österdahl, “mais nous savions que cela pouvait arriver, et nous y étions préparés.” Il a ajouté que le fait que les manifestations tumultueuses se soient tenues à l’extérieur de la salle est précisément un exemple de démocratie fonctionnelle où les gens peuvent exprimer leurs opinions légalement et sans violence.
Y a-t-il de la place pour les pays en conflit ?
Au centre de la discussion entourant l’Eurovision 2024 à Malmö se trouvait la question de la participation d’Israël, car la guerre à Gaza, imposée à Israël à la suite des événements du 7 octobre, a suscité de nombreuses réactions dans le monde entier. Bien que l’Eurovision essaie de maintenir une position apolitique, la situation au Moyen-Orient a soulevé des questions parmi le public concernant la politique de participation des pays en conflit actif. Österdahl a répondu sans équivoque à cette question :
“L’Eurovision est, avant tout, un concours musical conçu pour relier les cultures à travers l’art et la voix. Nos règles stipulent qu’il s’agit d’un concours de diffuseurs publics, pas de pays.”
Österdahl a expliqué qu’un organisme de radiodiffusion publique membre de l’Union européenne de radio-télévision (UER) est celui qui participe au concours, et non le pays lui-même. En fait, tant qu’une chaîne publique comme le diffuseur israélien (KAN) respecte les règles de l’Union et s’engage à respecter le code d’éthique de l’Eurovision, elle a le droit de participer indépendamment de la situation politique du pays. “L’Eurovision a été créée dans le but de briser les barrières politiques par la musique et de fournir une scène créative qui n’est pas entachée d’intérêts politiques”, a-t-il ajouté.
Un concours musical sans politique ?
Österdahl a cherché à clarifier que l’Eurovision est censée être une scène musicale et non politique, et que c’est son objectif principal. “L’objectif est d’organiser un concours qui se concentre sur la musique, l’art et la culture, et non une plateforme pour exprimer des messages politiques”, a-t-il expliqué. Selon lui, tant que les événements se déroulent sans violence et que les manifestations se tiennent à l’extérieur de la salle, cela s’aligne sur les principes de la démocratie, qui permet la liberté d’expression dans les limites de la loi.
Source: svt.se
Eurovision 2025 : Le 69e Concours Eurovision de la Chanson se tiendra à Bâle, en Suisse, les 13, 15 et 17 mai 2025. La salle St. Jakobshalle, qui accueillera le concours, devrait contenir environ 12 000 spectateurs pour chaque spectacle. Le concours aura lieu en Suisse après la troisième victoire historique du pays avec la chanson “The Code”, interprétée par l’artiste Nemo. Ce sera la troisième fois que le concours se tiendra en Suisse, après les éditions de 1956 et 1989.